Patrimoine Mondial #8 : La cathédrale d’Amiens

Dans le cadre d’une série spécialement consacrée aux sites français reconnus au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, nous vous proposons de découvrir une à une les destinations françaises exceptionnelles, préservées en tant que patrimoine de l’humanité. Nous continuons cette série avec l’un des sites reconnus en 1981, la cathédrale d’Amiens.

Dans les Hauts-de-France, au coeur de la Picardie, la cathédrale Notre-Dame d’Amiens est l’une des plus achevées et des plus grandes églises gothiques classiques du XIIIème siècle. « La cohérence du plan, la beauté de l’élévation intérieure à trois niveaux et l’agencement d’un programme sculpté extrêmement savant à la façade principale et au bras sud du transept »,  tout comme ses décorations et ses vitraux font de cet édifice un véritable chef-d’oeuvre de l’architecture médiévale. Les historiens considèrent que Notre-Dame d’Amiens a marqué l’apogée de l’architecture gothique. Plusieurs des innovations mises en oeuvre à Amiens ont annoncé « l’avènement du style flamboyant dans l’architecture et la sculpture monumentale ».

« La perfection dans l’audace »

200 000 m3, 145 mètres de long et une hauteur sous voûte de 42 mètres ! Le majestueux édifice s’élève vers le ciel. Il est aujourd’hui encore la plus vaste cathédrale de France. Notre-Dame d’Amiens est deux fois plus volumineuse que Notre-Dame de Paris. La cathédrale d’Amiens est par ailleurs surplombée de la plus ancienne flèche en bois et plomb de France. Érigée en 1530, elle inspira Viollet-le-Duc pour concevoir celle de Notre-Dame de Paris. Jean Macrez est guide et auteur. Il revendique le titre de « dernière gargouille vivante » des lieux. Ce passionné affectionne tout particulièrement « l’unité du style, la pureté des lignes, l’harmonie des proportions » de cette imposante cathédrale. « La perfection dans l’audace ! »…

L’histoire de la cathédrale d’Amiens

La cathédrale Notre-Dame d’Amiens a été édifiée au XIIIème siècle en moins de 70 ans, sur les cendres d’une église romane. Amiens traversait alors une période particulièrement prospère. Trois maîtres d’oeuvre se sont ainsi succédés sur le chantier monumental. Robert de Luzarches fût en charge des plans, de la nef et des porches de la façade orientale. Thomas de Cormont achèvera la nef, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes. Son fils Renaud de Cormont est à l’origine des superstructures du chœur et de l’abside. C’est également lui qui a conçu la vertigineuse envolée vers le ciel des plus hautes croisées d’ogives.

Les chapelles latérales, la flèche et les deux tours de la façade occidentale seront ajoutées au XIVème siècle. Le prestigieux architecte Viollet-le-Duc y laissera également une trace au XIXème siècle, à l’occasion d’une restauration de la galerie des Sonneurs qui réunit les deux tours. Il ajoutera également des statues et des gargouilles, comme il le fit à Paris.

Éléments remarquables

Depuis la grande guerre, l’ange pleureur sculpté sur un tombeau est devenu la plus célèbre des 750 sculptures de la cathédrale. Les soldats de l’armée britannique émus par cet ange semblant ressentir la même peine qu’eux, envoyèrent à leur famille des cartes postales à son effigie et firent ainsi connaître l’angelot. Le labyrinthe octogonal formé par le pavement de la nef et long de 234 mètres, constituait une alternative au pèlerinage en Terre Sainte. Les fidèles le parcouraient à genoux jusqu’au centre, symbole du Saint-Sépulcre.

Chaque année, la cathédrale revêt ses habits de lumière. Plus de 2 millions de visiteurs ont déjà eu l’occasion de découvrir le magnifique spectacle sons et lumières, devenu un des temps fort de l’année à Amiens. En 2019 et 2020, de nombreuses manifestations célébrant les 800 ans de la cathédrale se sont déroulés. Les fêtes de clôture de cet anniversaire auront lieu les 20, 21 et 22 novembre 2020.